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    L'inclassable. Le reste. Les archives. Bref : beau bazar !

  • Vous saviez que j'aime bien les corvidés ? Non ? Bon, et bien maintenant vous le savez.

    Sincèrement, certains d'entre vous se souviendrons de ce premier article sur le choucas des tours : ICI. Plus récemment, et pour les besoins de ma formation actuelle (BTS Gestion et Protection de la Nature), j'ai réalisé avec un camarade de classe une vidéo complète sur ce  formidable oiseau.

    Le plus long fut certainement l'animation du bec pour la caler sur le texte. Et malheureusement, une erreur de manipulation de dernière minute a décalé mes images d'une fraction de seconde sur la fin de la vidéo... ce qui suffit pour gâcher mon effet. Sinon, j'espère qu'après ça plus personne ne me demandera la différence entre un corbeau et un choucas ! (amicalement)


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    - Excellent, 3 points pour Serpentard.

    Ce qui était précédemment une assiette en céramique se baladait maintenant sur la table avec sa carapace sur le dos, au rythme ralenti d'une tortue terrestre. Le compliment de la professeur était d'autant plus appréciable que Mme McGonagall plaisantait rarement sur la distribution des points. C'était forcément sincère. Une étincelle de fierté brilla dans les yeux de Warren.

    D'un coup de baguette, elle fit revenir l'objet à son état initial, et donna enfin l'autorisation de ranger ses affaires. La classe bien sage se transforma vite en cohue générale et se vida en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. Warren prit volontairement son temps pour fermer ses cahiers, et sortit bon dernier, avec une longueur de retard sur le gros de la classe.

    Un an de scolarité à Poudlard l'avait finalement confronté à beaucoup plus de nouveauté que ses onze années d'enfance avec son père. Il y avait toujours de l'activité partout et tout le temps : des groupes d'élèves qui discutaient, des hiboux, des lettres, des sortilèges ou des fantômes... même les escaliers semblaient décidés à déstabiliser les nouveaux venus. Quand à Warren, il en était venu à élaborer des stratégies pour se préserver un maximum de calme sur une journée de cours. Il faisaient ses devoirs aux heures où la salle commune était vide, et se débrouillait le reste du temps pour se caler à la bibliothèque ou pour rejoindre son corbeau à la volière. Il arrivait régulièrement en retard aux repas et mangeait alors en vitesse. Il s'appliquait en cour pour s'attirer les bonnes grâces des professeurs et ne s'approchait pas des élèves à problème dans le goût de Draco Malfoy. Bref : il était assez seul, mais cela ne le changeait pas vraiment de ses habitudes à la demeure familiale. Son seul regret : l'absence des couleuvres qui lui tenaient autrefois compagnie.

    La fin d'année approchait, et avec elle le fameux banquet du dernier jour. Dans les couloirs, tout le monde parlait du trophée des quatre maisons, des vacances d'été qui approchaient... Certains étaient ravis, d'autres regrettaient de quitter les couloirs familiers de Poudlard ou de se séparer de leurs amis. Warren, quand à lui, ne savait pas trop à quoi s'en tenir. Il allait retrouver le calme et la solitude de sa chambre à la demeure familiale, mais aussi le strict carcan de son père.

    Il passa à côté de la salle de répétition où la chorale de l'école chantait avec brio, accompagnée d'instruments invisibles. Au coin du couloir, il se dirigea vers la bibliothèque où il rendit les derniers livres empruntés. Même ici la fin de l'année sautait aux yeux : des cartons de rangement s'empilaient, la bibliothécaire pestait contre les retardataires, quelques Serredaigles de septième année faisaient leurs adieux aux étagères de bois sombre...

    Et l'heure du banquet approchait encore. Tout le monde se dirigeait petit à petit vers la grande salle. Un beau soleil de début d'été brillait au plafond magique et l'agitation était à son comble. Warren leva le nez vers les hautes tentures vert et argent qui décoraient la salle, en l'honneur de la maison gagnante. Oui, ils avaient bel et bien gagné la coupe des maisons, eux, les Serpentards ! Un léger sourire passa sur ses lèvres. C'était peut-être ridicule de se réjouir pour si peu, surtout que cette réussite était collective... Mais pour une fois qu'il se sentait appartenir à un groupe et qu'il en était fier, il n'allait pas se priver.

    A Poudlard, il avait aussi apprit à faire le tri entre toutes les sensations qui venaient l'accabler quand il était prit dans la cohue de la grande salle. C'était épuisant, mais remarquablement efficace, et ça lui permettait de suivre une conversation à sa table presque de bout en bout. Il s'installa à sa place habituelle, face à une rouquine dont il n'avait toujours pas retenu le nom (il n'avait dû lui adresser la parole qu'une ou deux fois sur l'année, pour échanger des banalités).

    - Sileeence

    Le calme revint d'un coup, et toutes les têtes se tournèrent vers le directeur. Il avait son habituel regard doux derrière ses lunettes en demi-lunes et un sourire tranquille se devinait sous sa barbe argentée. Il commença un discours sur le bilan de cette année assez mouvementé, dont Warren se fichait pas mal vu que ni la pierre philosophale ni le funeste destin d'un professeur félon n'allaient lui servir cet été. Enfin, il aborda les choses intéressantes :

    - Passons à présent à la coupes des quatre maisons. Avec 472 points, Serpentard est en première position.

    Une salve d'applaudissement accueillit cette déclaration. Les plus énergiques étaient sans hésitation les concernés.

    - Oui, oui... Bravo Serpentard... Cependant...

    Les hourras se calmèrent peu à peu. Le ton de Dumbledore ne plaisait pas, mais alors PAS DU TOUT à Warren.

    - Cependant, pour la plus belle partie d'échecs qu'on ait jouée à Poudlard depuis de nombreuses années, j'accorde 50 points à Ron Weasley.

    Quelques murmures s'échangèrent entre les tables. Tout le monde avait entendu parler des épreuves qu'avaient passés les trois Gryffondors pour empêcher le professeur Quirel de mettre la main sur la pierre philosophale. Avec plusieurs versions plus ou moins réalistes de ce qui avait pu se passer.

    - Pour la froide logique dont elle a fait preuve face à des flammes redoutables, j'accorde cinquante points à Hermione Granger.

    Warren jeta un coup d'oeil aux sabliers des maisons. Une pluie de rubis s'écoulait dans celui des Griffondors. Encore loin de rattraper le niveau des Serpentard, l'écart se réduisait rapidement.

    - Pour le sang-froid et le courage exceptionnel qu'il a manifestés, j'accorde soixante points à Harry Potter.

    Toute la salle retenait son souffle. Cette fois, Gryffondor et Serpentard était strictement à égalité.

    - Enfin, je tiens à dire que le courage peut prendre de nombreuses formes. Il faut beaucoup de bravoure pour faire face à ses ennemis mais il n'en faut pas moins pour affronter ses amis. J'accorde donc dix points à Neville Londubat.

    C'est un tonnerre d'applaudissement qui accueillit cette déclaration. Pour la première fois depuis sept ans, Gryffondor passait devant et gagnait la coupe. Tout le monde semblait ravi de la mine déconfite des Serpentards. Sauf les Serpentards eux-même, bien entendu. Et le professeur Rogue aussi, qui semblait prêt à fusiller le directeur.

    - Je crois que la salle va avoir besoin d'une nouvelle décoration, lança Dumbledore d'un ton guilleret comme si rien ne venait de se passer.

    Et, d'un coup de baguette magique, il changea les étendards verts et argents en rouge et or, et le serpent fit place au lion arrogant. Warren serra les dents. C'était absolument injuste, bien sûr, mais le pire restait de supporter la mine réjouie de toutes les autres maisons. Et de déchanter sur la nature de leur directeur. Ce n'était pas un homme juste et intransigeant comme il l'avait cru toute l'année, mais quelqu'un qui... choisissait les personnes auxquelles il voulait plaire.

    Dumbledore claqua des doigts et Warren oublia momentanément son ressentiment : les plats arrivaient. Comme au premier jours, les assiettes apparaissaient par magie et se remplissaient de mets variés pour que chacun y trouve son bonheur. Warren opta pour de la viande grillée et de la soupe de citrouille. Depuis qu'il avait trouvé au hasard d'un grimoire un passage sur la loi de Gamp concernant la métamorphose, il s'était questionné à propos de ce banquet : la nourriture ne pouvait pas être créé par magie, d'où venait-elle alors ? Quelqu'un avait forcément préparé ces plats. Mais ces questionnement ne l'empêchèrent pas de manger jusqu'à plus faim et même au delà. Lorsque la coupe des quatre maisons fut apportée à la professeur McGonagall, il n'en n'avait déjà plus rien à faire. Les Gryffondor avait eut la coupe de Quidditch ET des quatre maisons ? Grand bien leur fasse. Il avaient Harry le Survivant ? Qui d'autre en voudrait ? Lui, il allait retrouver ses couleuvre et son jardin dans la petite campagne anglaise, et sa bibliothèque, et son lit qui sentait son odeur à lui, et les fauteuils de cuir noir du salon, et même son père qui n'était pas si terrible finalement....


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    Du bruit. Du monde. Un brouhaha continu qui se répercutait contre les arches de briques de la gare King's Cross. Des gens pressés qui se bousculaient, de vieilles connaissances qui discutaient en tas en bloquant le passage, des chariots laissés à l'abandon ici et là avec des hiboux qui tapaient sur leurs cages métalliques. Warren serrait la main de son père, s'y raccrochait comme à une bouée, sachant qu'il allait bientôt devoir la lâcher pour entrer dans un des wagons rouges du célèbre Poudlard Express.
    - Père... Rappelez-moi pourquoi on ne peut pas tout simplement utiliser un portoloin pour arriver devant l'école ? Pas à l'intérieur, hein : juste devant.
    Le soupir exaspéré qui suivit se perdit un peu dans le bruit ambiant.
    - C'est la tradition, Warren. C'est un très bon moyen pour faire connaissance une première fois avec tes futurs petits camarades. Je compte sur toi pour faire honneur à notre famille.
    Une tradition qui nécessitait de s'entasser dans un transport en commun pendant des heures avec des centaines d'autres victimes... La belle affaires. Enfin, par définition, une tradition devait être désagréable et inutile. Un principe qui s'était toujours vérifié.

    Dans sa cage, son corbeau s'énervait un peu. Lui non plus n'avait pas l'habitude de toute cette agitation et devait se demander ce qui lui arrivait. Mais Warren ne savait pas parler aux corbeaux : trop différents. Et son père ne l'avait pas laissé emporter une couleuvre, sous prétexte que l'animal était trop commun pour une famille de sang-pur comme la leur. Il avait préféré faire un tour à la Ménagerie Magique du chemin de traverse et laisser Warren choisir son compagnon. Évidemment, pas de serpent. Il avait hésité avec un petit triton à double-queue et s'était finalement décidé pour le corvidé.

    Son père lui donnait ses dernières recommandation, mais le garçon n'écoutait que d'une oreille, tentant de comprendre ce qui se passait autour de lui. De plus en plus de monde se pressait aux portes du Poudlard Express, et les larmes commençaient à couler chez des parents comme des enfants en prévision de cette longue séparation. Cette fois, le départ était imminent. Il devait lâcher la main.

    La cage du corbeau sous un bras, la valise dans l'autre, Warren monta tant bien que mal dans le wagon le plus proche. Il n'eut pas le temps de faire un dernier signe ni quoique se soit : les portes se refermaient déjà et le chef de gare sifflait le départ.

    Cahin-caha le jeune sorcier passa dans l'allée et guetta aux portes des compartiments. Évidemment, pas un seul n'était vide. Et il ne connaissait personne. Faute de mieux, il choisit le moins animé et poussa la porte.

    Deux filles s'y trouvaient déjà, l'une blonde et l'autre brune. Elles avaient l'air un peu plus âgées mais ne faisaient pas attention à lui, ce qui arrangeait bien Warren. Il monta sa valise sur le porte-bagage et posa son corbeau à côté de lui sur le siège, de sorte à ce que personne n'ait la mauvaise idée de prendre cette place. Et il sortit son bouquin. Un formidable traité de botanique illustré, tiré de la bibliothèque de son père avant son départ. Finalement, le voyage ne s'avérait pas si désagréable.

    Les deux filles papotaient entre elles à voix basse et le bruit des roues sur les rails avait quelque chose de berçant. Les paysages défilaient et le garçon relevait parfois la tête pour constater le changement. Il se sentait bien. Jusqu'à ce qu'une échevelée débarque comme une furie dans le wagon en parlant à toute vitesse.

    Toutes les têtes se relevèrent vers elle, interloquées.

    - On a perdu un crapaud, répéta-t-elle. Vous ne l'auriez pas vu ?

    Elle devait avoir son âge, à peu de chose près. Des dents un peu trop grandes, une crinière de cheveux châtains, et des vêtements moldus. Mais elle sentait bon l'encre fraîche et le parchemin, ce qui la fit remonter dans l'estime de Warren.

    - Pas de carpeau ici, répondit l'une des deux filles du wagon.

    Et elle repartit aussi vite qu'elle était arrivée, emportant avec elle sa crinière et son odeur.
    Warren se replongea sans tarder dans son ouvrage. Il pensait enfin être tranquille lorsque la porte s'ouvrit de nouveau.

    - Bonbons ? Friandises ? Chocogrenouilles ?

    Warren lança un regard courroucé à la vieille dame, mais elle ne le remarqua pas. Elle prenait la commande des deux filles, et lorsqu'elle se tourna enfin vers lui, il marmonna qu'il ne prendrait rien. Il n'avait absolument pas envie de sucrerie pour le moment. Et il avait laissé son peu de monnaie dans sa valise.
    La vendeuse était partie, mais maintenant, le compartiment empestait le sucre. L'odeur allait rester jusqu'à Poudlard, Warren le savait. Elle n'était pas si désagréable, mais très entêtante. Il retourna à sa lecture, et on le laissa enfin en paix jusqu'à Poudlard.

    Ils arrivaient.

    À peine sorti du wagon, il en eut le souffle coupé.

    On lui avait déjà dit que la maison de son père était grande, mais pas grande comme ÇA. Le château les surplombait de sa masse, se découpait sur ciel de nuage : grandiose, majestueux, impressionnant.

    - Par ici les premières années ! Avec moi !

    C'était une sorte de grand barbu hirsute qui hurlait ainsi. Mais "grand" était encore un euphémisme. Le gigantisme était-il une norme à Poudlard ? Si c'était le cas, Warren avait hâte de voir la tête des professeurs. Et des repas.

    Ils apprirent bien vite que leur guide se prénommait Hagrid et allait les conduire au château en passant par le lac noir. Des petites barques les attendaient sur la rive et ils furent répartis par groupes de trois ou quatre. Contrairement à ce qu'il avait craint, ils n'eurent pas besoin de pagayer : les barques se débrouillaient très bien toutes seules. Ils avaient tout loisir pour admirer les eaux sombres du lac et la silhouette imposante du château qui s'approchait de plus en plus. Le soir approchait et toutes les lumières baissaient, plongeant la troupe dans une sorte de douce torpeur.

    Warren appréciait beaucoup cette partie du voyage. Ils avaient vraiment le sens du spectacle, à Poudlard.

    Les barques furent laissées dans une sorte de hangar, et Hagrid les guida sur un chemin jusqu'aux portes du château. Ils entrèrent dans un hall aussi immense que le laissait deviner le reste de la bâtisse, tout en pierre avec de hautes voûtes d'ogives. La seule chose qui ne paraissait pas grandiose ici, c'était la femmes qui les attendait en haut d'une volée d'escaliers. Et pourtant, il s'en dégageait une autorité incomparable, même à côté du géant barbu.

    - Je suis la professeur McGonagall, sous-directrice de Poudlard, et je vous souhaite la bienvenue à l'école des sorciers. Dans quelques instants vous entrerez dans la grande salle et serez répartis dans les différentes maisons.

    La fameuse cérémonie de la répartition. Tout le monde était plus ou moins nerveux, même si certains le cachaient mieux que d'autres. Pendant que les lourdes portes de la grandes salle pivotaient pour les laisser entrer, Warren songeait à son père : serait-il blâmé si il ne terminait pas à Serpentard comme le reste de sa famille ? À Serredaigle par exemple ?

    Il franchit les portes avec le reste du groupe. Et cru qu'il allait s'arrêter sur place. Les gens derrière lui le poussait, alors il continuait d'avancer machinalement, mais il n'en menait pas large.

    Il y avait des centaines d'élèves attablés là : tout n'était que bruit, mouvement, brouhaha assourdissant, lumières flottantes et odeurs diverses. Après la fraîcheur du crépuscule, il se sentit prit d'une bouffée de chaleur et eut juste envie de retourner au calme du lac noir.
    Il se figea en même temps que le reste du groupe et n'entendit même pas les recommandations du directeur à leur égard. À moins qu'il ne se fut agit de paroles de bienvenue ? Tout ce qu'il réussit à retenir des centaines d'informations qui lui arrivaient à la fois, c'est qu'on avait apporté une sorte de chapeau informe et qu'on le plaçait sur la tête des jeunes élèves.

    - Warren Darkmantel !

    Cette fois, c'était à lui. Il s'avança comme dans un rêve (ou plutôt un cauchemars) et sentit tous les regards se braquer sur lui. On le fit assoir et la dénommée McGonagall lui posa le chapeau sur la tête.

    Instantanément, les bruit alentours disparurent. Il eut juste à fermer les yeux pour retrouver le calme tant espéré.

    - Voyons... Je sens une grande soif de connaissances. Une forte curiosité dans certains domaines...

    La voix résonnait dans sa tête. Il comprit que c'était le chapeau lui-même qui s'adressait à lui.

    - "Choixpeau", jeune homme : "Choixpeau". Je disais donc : de la curiosité, mais aussi de la ruse et de la détermination. Il y a du potentiel. Je dirait donc... SERPENTARD !

    Ce dernier mot résonna dans sa tête et à l'extérieur. Il comprit que toute la salle avait dû l'entendre et qu'il était classé pour de bon. Il se sentit soulagé mais comprit aussi qu'il allait devoir retourner à la réalité. Dans la fosse aux bêtes.

    Il prit sur lui pour repérer la table des Serpentards et s'y diriger. Le pire étant que les autres élèves ne semblaient pas souffrir autant que lui. Les Serpentards se mirent même à l'acclamer et l'applaudir dans un fracas terrible, ce qui n'arrangeait rien à son état.

    "Soit correct, ne me fait pas honte." Warren ébaucha un sourire et s'assit à côté d'un élève plus âgé et pas trop agité. Un sourire qui ne dura pas longtemps, mais peu importe : tout les regards l'avaient déjà quitté et se tournaient vers le prochain élève de la liste. Lui, il continuait ses efforts pour faire abstraction du bruit ambiant et commença à analyser un peu mieux la pièce. On retrouvait les mêmes voûtes d'ogives que dans le hall, mais celles-ci se perdaient dans un ciel nocturne parcouru de nuages. Et ce n'était pas juste un plafond peint : les nuages bougeaient réellement, comme si ils pouvaient voir à l'extérieur. Ce devait être un puissant sortilège... de la belle magie. Au dessus des tables flottaient des chandelles de tailles variables, mais il soupçonnait qu'elles ne soient là que pour décorer, car la luminosité était parfaite. Quand aux tables... Si Warren avait eu tord quand au gigantisme des professeurs, il n'était pas si loin de la réalité concernant les repas. C'étaient des chaudrons de soupe, des montagnes de chouquettes et des gueuletons de poulets rôtis, et dès qu'une assiette était vidée elle se remplaçait immédiatement par un plat nouveau.

    - Harry Potter !

    Warren sentit une différence dans l'ambiance générale. Moins de bruit tout à coup. "Alors c'est lui, la terreur de Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom ? Il a juste le même âge que moi ? Il n'a pas l'air si terrible... Et même un peu perdu."

    Le Choixpeau prit son temps avant de lancer le verdict :

    - Gryffondor !

    La maison des courageux, ça allait de soi. Warren savait qu'il n'aurait pas pu finir là-bas, pas plus qu'avec les patients et bavards Poufsouffles. Et il ne s'en portait pas plus mal.

    Tous avaient enfin reçus leurs attributions respectives, mais le banquet de bienvenue s'attardait trop. Les gens mangeaient, discutaient, et lui n'arrivait pas à suivre les conversations. Il n'avait plus faim, commençait même à se sentir un début de migraine, et espérait juste qu'on les guiderait bientôt à leurs chambres.

    - Ça va ?

    Il releva la tête et se rendit compte qu'il devait se boucher les oreilles avec la paume des mains.

    - Ça va très bien, grogna-t-il. Fiche-moi la paix.

    L'agressivité de sa voix dissuada le jeune serpentard face à lui d'insister plus. Et on le laissa tranquille pour le reste de la soirée.

    Enfin vint l'heure tant attendue de la visite de la salle commune : Les préfets prenaient avec eux tous les premières années et les guidèrent à travers les couloirs du château. Dans les cas des Serpentards, ils descendirent en continu jusqu'aux cachots de l'école.

    - On est sous le Lac Noir, marmonna un des élèves à son voisin. C'est mon frère qui me l'a dit.

    La messe-basse ne passa pas inaperçue et provoqua une certaine excitation, vite calmée par le préfet : tout allait bien se passer. Il fit passer le mot de passe dans les rangs et les invita enfin à entrer.

    Warren sut tout de suite qu'il allait apprécier le lieu.

    L'ambiance était tamisée, légèrement verdâtre grâce à la lumière qui provenait du lac. Une grande cheminée aux motifs serpentins occupait tout un pan de mur, et des fauteuils de cuir noir ouvragés étaient répartis dans l'espace. En guise de déco, quelques cadres et des crânes d'animaux divers. Une pièce qui respirait le calme : denrée fabuleuse après ce qu'il avait vécu dans la grande salle.

    Dans sa cage, le corbeau gonfla son plumage et se lissa quelques plumes du ventre avant de claquer du bec. Warren le prit pour une approbation. Cette première année promettait son lot de difficultés et de satisfactions.

     

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  • C'est décidé : je me lance sur quelques petits textes sur la vie de Warren Darkmantel, mon premier personnage de RPG Harry Potter. Et certainement pas le plus original à la base. 

    Il date de cette période qu'on pourrait classer "ado dark", soit :"je vais faire un personnage sombre et mystérieux, et serpentard évidemment". Je me suis quand même permise de le rendre le plus désagréable possible pour être un tout-petit peu moins cliché. 

    Et puis j'ai évolué. 

    Et lui avec moi, comme beaucoup d'autres persos. 

    J'espère. 

    Et j'en suis venue à imaginer beaucoup d'éléments de lui-même et de son passé qui ne tiendraient pas sur une fiche de personnage, tant pour expliquer le fond de sa personnalité que ce qu'il est devenu. 

    Bref, ces quelques textes n'aurons pas pour but de réécrire les Harry Potter avec le point de vue de Warren, car ce serait parfaitement dénué d'intérêt pour les fans ayant déjà lu 14 fois les bouquins, et totalement inintéressants pour les autres qui se fichent bien de la destinée du binoclard balafré. Je sélectionnerai simplement les scènes que j'estime importantes ou intéressantes. 

    Ha, et je ferai un minimum attention au style (c'est-à-dire que je prendrais le temps de me relire, attention !), donc je suis toute ouverte aux commentaires constructifs pouvant m'aider dans ce sens. 

     

    Warren était assit sur le rebord de la fenêtre. Dehors la tempête faisait rage, la pluie s'écrasait en trombe contre les carreaux et le vent secouait les arbres du jardin. Quelques centimètres après la vitre le garçon était était au sec, au chaud, emmitouflé d'une couverture de laine et plongé dans son traité d'histoire de la magie. Un livre qui sentait bon l'encre et le cuir. Vieux, sans doute, mais encore en très bon état, comme tous ceux de la bibliothèque de son père.
    - Warreeen !
    Le cris étouffé provenait de l'étage inférieur. Le garçon reposa son livre avec agacement et sauta sur le plancher de sa chambre. Quand son père hurlait comme ça, c'était mauvais signe.
    Sans se presser, il descendit le large escalier de marbre noir. Des globes lumineux flottaient dans le hall, diffusant leur pâle lueur. Son père était là, debout, la mine sombre. Un grand homme tout sec aux cheveux noirs coupés courts, avec de grands bras maigres et des traits tirés. Il portait une robe de sorcier cintrée, d'un noir de jais, qui fit grimacer Warren : la robe des grands jours. Et vu le regard noir assorti, le jeune garçon devait avoir quelque chose à se reprocher.

    - Warren Darkmantel... Je présume que vous avez oublié que nous devions accueillir ce soir les Rosier pour le dîner ?

    Ha, oui. Effectivement, maintenant que c'était dit, le garçon se souvenait avoir entendu parler d'une affaire de ce genre.

    - J'avais oublié, lâcha-t-il innocemment.

    - Je le vois bien. Autrement, j'ose espérer que te te serais vêtu en conséquences.

    Warren baissa les yeux. Il était 19h passées et il avait enfilé sa robe de chambres, et allait pieds-nus dans les vastes couloirs de la maison. Avec son visage encore enfantin, ses cheveux noirs ébouriffés et ses yeux assortis, il ne devait effectivement pas avoir l'air prêt pour un dîné d'affaire. Mais lui, ça l'arrangeait.

    - Peut-être que je pourrai rester dans ma chambre ? proposa-t-il avec espoir.

    - Il n'en est tout simplement pas question. Les Rosiers viennent avec leur fille Lola qui a le même âge que toi, et je compte sur toi pour lui être agréable. Ne me fait pas honte.

    - Mais père... Lola est tout sauf intéressante. En plus elle sent toujours le Jasmin à des mètres à la ronde... je pense qu'elle met du parfum.

    L'expression que lui retourna son père dissuada Warren d'étaler plus d'argument à l'encontre de Lola Rosier. Si les regards avaient été des armes, celui-ci serait certainement une lance barbelée.

    - Je T'INTERDIT de parler devant elle de son odeur, de celle de ses parents, ou même de celle du canapé. Interdiction formelle d'étaler ta science sur un sujet qu'elle n'aurait pas choisit. Interdiction formelle de lui manquer de respect de quelque façon que se soit. Ho, et évidemment, pas de fourchelangue.

    Le ton était sans appel. Le jeune sorcier hocha la tête.

    - Bien. Maintenant, file te changer, ils arrivent d'une minute à l'autre.

    Warren détala sans se faire prier, jusqu'à sa chambre, où il avisa avec nostalgie le volume à couverture de cuir encore posé sur le rebord de la fenêtre. Il trouva dans sa penderie une robe de sorcier bleu foncé sur une coupe assez similaire à celle de son père, avec de larges manches un peu encombrantes. Le tissu était raide. Il l'avait peu portée. Malgré les obligations de son père, il espérait que Lola se fatiguerait vite et qu'il pourrait retourner dans sa chambre.

    Un bruit de roues se fit entendre dans la cour, et Warren se colla à la fenêtre pour deviner les lumières d'une carriole noire dans la nuit, presque masquée par les trombes de pluie. Il réussit tout de même à remarquer les bêtes qui la tirait, de grands chevaux ailés. "Fins et racés... certainement des Ethonans". Warren l'avait lu quelque part dans un livre sur l'élevage de créatures magiques.

    Le bruit de la porte d'entrée s'ouvrant sur la tempête le ramena au présent. Il enfila des chaussures vernies et redescendit quatre à quatre les grands escaliers pour arriver à temps dans le hall, afin d'accueillir la délicieuse famille des Rosier.

    Ils portaient tous robes et chapeaux assortis, et le mari éteignait juste son sortilège de parapluie lorsque Warren arriva dans la pièce. Si son père le lui avait dit, il avait déjà oublié le nom de tous les membres de la petite famille, à l'exception de Lola. Il ne comptait de toute façon pas adresser la parole ni aux parent, ni au grand frère de la petite brune.

    Et évidemment, la cadette n'était pas la seule à porter un parfum aussi entêtant que répulsif : Mme Rosier sentait allégrement le fenouil. Warren ignorait jusqu'à l’existence d'un parfum utilisant l'odeur du fenouil.

     - Je vous en prie, faites comme chez vous. Le salon est par ici.

    Son père paraissait désormais beaucoup plus coulant. Plus de regard noir, plus de sourcils froncés : il était doux comme velours de son veston. Tout ce beau monde se dirigea sans se presser vers les fauteuil molletonnés, et tandis que les adultes entamaient des discussions barbantes, la jeune Lola venait vers lui avec son air niais habituel. "Ce n'est pas niais, c'est poli", lui dirait certainement son père. Il n'empêche, elle devait le détester autant lui la trouvait indifférente. Comme tout le monde. Il parait qu'il n’était "pas adapté". Était-ce sa faute, si les gens ne savaient pas tenir une conversation intéressante de bout en bout ?

    - Bonjour Warren. Comment vas-tu ?

    "Je vais que je préférerais encore être dans mon lit que de converser avec toi." Mais les indications de son père n'étaient pas oubliées, et il sortit plutôt la phrase bateau apprise par-cœur : 

    - Je vais bien, merci. Et toi ?

    Évidemment, cette ouverture invitait son interlocutrice à parler de ses cours, de ses robes, de ses boursoufles roses et du travail de ses parents. Ce qu'elle ne manqua pas de faire. Il aurait aimé que pour une fois elle explique où elle trouvait ses parfums, histoire de réellement lui apprendre quelque chose d'utile. Qu'il puisse haïr du fond du cœur le créateur de ces horreurs.

    - Hé, tu m'écoutes ?

    - Ho, oui oui. "Et quand ton chat Robert s'est retrouvé coincé dans un arbre, Victor a carrément utilisé "accio" pour le redescendre".

    Warren ignorait parfaitement l'identité de ce Victor, mais c'était peut-être un des membres de la famille, alors il préférait ne pas poser la question.

    - Ça n'a pas l'air de t'intéresser.

    "Absolument pas. Pas plus que les trois sujet précédents ni que tous ceux évoqués avec toi depuis qu'on s'est rencontré."

    - Ben...

    - T'as raison, on s'ennuie un peu. Il y a quoi d'autre dans ta maison ?

    Elle ne se rendait certainement pas compte de la faute stratégique qu'elle venait de commettre. Elle venait elle-même de lui ouvrir l'opportunité de choisir son sujet. Elle allait devoir quitter le confort de ses chats coincés et de ses robes mal taillées.

    - On peut aller à la bibliothèque... si tu veux.

    A sa tête, elle ne voulait clairement pas. Il allait insister un peu, mais elle fit un nouveau pas en terrain dangereux.

    - ... Et ta chambre ?

    Sa chambre ? Pourquoi pas. Très bonne idée même.

    - Suis-moi.

    Et, laissant les grands personnes discourir sur le ministère de  la magie, les deux enfants montèrent à l'étage.

    10 ans tout les deux, presque prêts à recevoir leurs lettres respectives pour Poudlard. Warren avait dû mal à savoir à quoi s'en tenir : on disait beaucoup de bien de cette grande école, et il allait enfin passer du temps loin de son père... mais c'était l'inconnu total.

    - Voilà, c'est ma chambre. On peut rentrer.

    Lola le suivit avec curiosité, bien plus affriolée par la nature du tissus de sa couverture que par son étagère de documentaires magiques. Au plus grand dam du jeune sorcier.

    - Ha, et voici mes colocataires.

    Warren avait un peu de fierté dans la voix : cette fois, même elle ne pouvait pas rester indifférente. Elle avait l'air d'aimer les animaux, elle allait forcément apprécier.

    Le cris qu'elle poussa lui vrilla les tympans. Et après on venait se plaindre de SES manières à LUI ?

    - Mais ils ne sont pas en cage ?! s'affola-t-elle

    - En cage ? Des serpents ? Et pourquoi faire ? Ils passeraient à travers les barreaux.

    Elle s'énerva un peu.

    - Non, mais en vivarium. Tu vois très bien ce que je veux dire.

    Elle commençait à faire quelques pas en arrière, visiblement mal à l'aise. Il faut dire que ses trois protégés étaient assez discrets dans le paysage de la chambre, qui enroulé autour d'un pied de lit, qui affalé sur une pile de bouquins, qui étendu sous l'armoire avec juste un bout de queue qui sortait. Elle n'avait pas dû les voir, et la surprise l'effrayait.

    - Mais ils sont inoffensifs ! Juste des couleuvres, de bêtes couleuvres à collier. Elles viennent du jardin, et passent l'hiver ici. Elles n'aiment pas le froid.

    Son père lui avait formellement interdit d'évoquer le fourchelangue. Il restait donc le plus évasif possible sur la raison qui l'avait poussé à héberger tous les serpents de la propriétés dans sa chambre. Lola faisait visiblement des efforts incroyable pour passer outre la surprise et l'incompréhension. Elle tenta vainement :

    - Et donc... il s'appellent comment ?

    Warren la regarda comme si elle était folle.

    - Comment ils s'... ? Mais ils n'ont pas de noms ! Enfin, c'est "serpent femelle", "serpent le plus gros" et "serpent le plus clair".

    Cette fois, ils s'étaient définitivement perdus. Ils allaient passer le reste de la soirée à tenter des conversations sans intérêt pour l'un ni pour l'autre, et finalement abandonner et tenter sans succès de suivre les échanges des adultes. Et enfin, se quitter encore moins proches que la fois précédente. Comme à chaque fois.

     

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